Quatrième fils de Yongzheng, et petit fils de l'empereur Kangxi, Qianlong (1711-1799) se fait remarquer par son grand-père pour son adresse au tir à l'arc pendant les grandes chasses impériales. En 1735, à l'âge de vingt-quatre ans, il accède au trône à la mort de son père.Son règne est comparable en longueur et en éclat à celui de Kangxi, dont il complète l'oeuvre, notamment dans le domaine des conquêtes territoriales en Asie centrale et au Tibet, les rois et princes de l'Annam, de la Corée, du Siam, de Birmanie...reconnaissent la puissance de l'Empire et viennent lui porter tribut.
Comme ses prédécesseurs, Qianlong se veut lettré, confucéen, poète et calligraphe. Patron des arts et des lettres, désarmant ainsi les opposants à la domination mandchoue ; il fait notamment entreprendre une gigantesque compilation des oeuvres chinoises connues à l'époque, le Sikuquanshu. Dans le même temps, il donne satisfaction aux populations limitrophes intégrées à l'Empire, en patronnant le bouddhisme tibétain et la construction des monastères. Il est donc difficile de faire part entre ses croyances personnelles et ce qui relève de la diplomatie ; on sait néanmoins que Qianlong fut élevé dans une atmosphère de piété religieuse lamaïque, qu'il apprit le tibétain et fut initié aux rites tantriques par le plus grand lama de Pékin.Sous son règne, l'Empire est prospère, le commerce florissant mais régulé par l’État.
Le régime est plus autoritaire que le précédent, voire plus tyrannique et ne tolère aucune opposition. Ainsi la promotion de l'ordre néo-confucéen, qui exige une soumission et une fidélité totales des sujets à l'empereur, s'accompagne d'un endoctrinement visant à légitimer l'origine mandchoue de la dynastie ; les oeuvres jugées non orthodoxes ou critiques sont censurées ou détruites, et leurs auteurs poursuivis.La fin du règne de Qianlong est assombrie par la corruption, les insurrections paysannes, des guerres ruineuses car trop lointaines, et des campagnes de répression contre les minorités rebelles qui tournent aux massacres. De plus l'Empire étouffe sous la centralisation bureaucratique. En 1796, à quatre-vingt-cinq ans, Qianlong abdique en faveur de son fils, Jiaqing, pour ne pas commettre l'incongruité de régner plus longtemps que son illustre grand-père.
1 commentaire:
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