Les banquets en Chine revêtent une grande importance en raison de leur rôle dans les fêtes religieuses ; les jours de festin, où l'on consomme viandes et vins en quantité, alternent avec les jours ordinaires, maigres. La "cuisine impériale" (dont les recettes subsistent encore aujourd'hui) reflétait à la fois l'abondance des provisions fournies en partie par les tributs et les taxes en nature, et la diversité gastronomique de tout l'Empire.
D'après les mémoires d'une deme de la Cour, l'impératrice Cixi se voyait présenter cent vingt plats à chaque repas. Les cuisines impériales, où oeuvraient trois cents cuisiniers strictement surveillés, pouvaient servir quinze mille personnes en un délai court. Ceci ne signifiait pas nécessairement un plaisir gourmet, ni l'absence de contraintes. Une règle de la cour Qing voulait que le goût personnel de l'empereur restât secret : il ne pouvait marquer sa prédilection pour tel plat et ne pouvait en aucun cas se servir plus de trois fois du même. Ces règles étaient particulièrement importantes lors des fêtes.
Au banquet du Nouvel An, trois tables identiques (pour le Ciel, les hommmes et la Terre) étaient disposées dans la Cité interdite. La famille impériale mangeait à celle du centre. On servait trois types de mets : les plats auspicieux, dont le symbolisme était propre à favoriser l'année à venir ; ceux composés à partir du tribut provenant de différentes régions (pattes d'ours, poitrines de cerf, crevettes de mer) et de légumes de saison ; enfin venaient les raviolis, successivement cuits à la vapeur, glacés puis frits. Les eunuques qui dirigeaient la cérémonie disposaient des restes abondants.
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