La dynastie Yuan est une dynastie mongole fondée par Kubilai Khan et qui règne sur la Chine de 1271 à 1368. Elle vient à la suite de la dynastie Song qui avait régné sur la Chine du Sud entre 960 et 1279.
Sous cette dynastie, la Chine est entièrement sous domination mongole, ce qui lui vaut de nos jours encore une mauvaise image dans le peuple chinois. En effet, c'est la première fois que la Chine est gouvernée par une dynastie d'origine non-Han.
C'est aussi le premier exemple de la force d'assimilation de la culture chinoise. Les Mongols commencent à codifier leurs lois au contact de l'empire chinois. En 1268, Sakya Pandita et son neveu Drogön Chögyal Phagpa adaptent l'écriture ouighoure et tibétaine à la langue mongole qui, jusqu'à ce moment, était une langue orale uniquement.
Les souverains mongols ne réussirent jamais à trouver leur marques, partagés depuis Kubilaï entre le désir d'affirmer leur supériorité de caste dirigeante et celui d'être de vrais empereurs de Chine maîtrisant le fonctionnement du pays. Kubilaï mit en place un système qui consistait à utiliser les réseaux déjà existants (administration, structures religieuses etc.) tout en gardant au maximum le contrôle grâce à une concentration accrue des pouvoirs dans des services administratifs centralisés ou entre les mains de personnes de confiance, et en imposant des restrictions à la participation des Han à l'administration.
La population était en effet divisée en quatre castes ethniques bien distinctes. Les Mongols constituaient la première, et les autres peuples dits « aux yeux colorés », d'Asie centrale ou même d'Europe, la seconde. Les Chinois (Han), Jurchens et Mandchous de l'ancien territoire Jin, dits « du Nord », faisaient partie de la troisième caste, les Chinois et ethnies habitant l'ancien territoire des Song du Sud constituaient la dernière caste.
Tous les postes importants étaient réservés aux Mongols. Les mariages entre les Mongols et les autres castes étaient interdits, ce qui entretint la séparation ethnique et conserva sa nature étrangère à la famille et à la noblesse impériales. Sur la partie du territoire en majorité Han, les Yuan choisirent dans la mesure du possible des non-Han comme employés de l'administration, dont des étrangers, européens parfois. Les fonctionnaires Han étaient souvent envoyés en poste aux confins de l'empire.
Ce régime fut par la suite partiellement assoupli, par exemple par Renzong qui ré-instaura en 1313 les examens d'accès à la fonction publique, entamant l'exclusivité mongole sur certaines fonctions.
Jamais réellement chinois, les empereurs Yuan eurent néanmoins des tuteurs et conseillers chinois qui les influencèrent. Chengzong et Renzong, en particulier, avaient à cœur de développer leur nouveau domaine. Ce dernier, éduqué par Li Meng, un néo-confucianiste, était aussi influencé par les taoïstes qui avaient réussi à le persuader que, né le jour anniversaire du dieu Zhenwu, il en était l'incarnation. Il fit faire de grand travaux sur le mont Wudang en son honneur. Mais de manière générale, les empereurs Yuan furent jugés trop sinisés par les nobles mongols et encore trop mongols par les Chinois.
Une grande tolérance était observée de la part des Mongols vis-à-vis des religions autochtones.
Le grand canal fut prolongé jusqu'à Pékin. Routes et ponts furent construits en grand nombre afin de permettre une amélioration du commerce. Un système efficace de relais de poste fut organisé avec des relais pour les cavaliers à cheval. La réouverture de la route de la soie bénéficia au commerce. Pendant la pax mongolica le réseau de communication entre Orient et Occident sera grandement amélioré : "résultat imprévu autant qu'heureux pour la civilisation de la terrible conquête genghiskanhide" dit René Grousset. On assiste à la libéralisation des marchands et marchandises. Les meilleures marchandises étaient d'abord présentées au grand Khan puis le reste envoyé en Europe. Ce système enrichit énormément les marchands islamiques qui tinrent véritablement les finances de l'état mongol.
Des greniers furent construits pour y emmagasiner des réserves afin d'être distribuées gratuitement aux populations les plus pauvres en cas de disette.
Pendant la dynastie Yuan de nombreuses influences enrichirent la culture et les connaissances.
Des connaissances scientifiques et techniques étrangères pénétrèrent en Chine. La cartographie et la géographie progressèrent. Les mathématiciens Zhu Shijie et Guo Shoujing poursuivirent les efforts entamés sous les Song. Ce dernier est également le concepteur du premier système d'irrigation de pâturages tenté dans la région de Shangdu (Kaiping). L'astronomie progressa avec la création d'une clepsydre très perfectionné et d'observatoires à Dadu et sur le mont Song. Jamal al-Din, astronome d'origine persane, conçut le calendrier de la dynastie. De nouveaux instruments scientifiques furent inventés.
Le théâtre connut un grand essor. Les empereurs entretenaient des troupes au palais, et c'est à cette époque que fut introduit l'accompagnement instrumental. La littérature en langue vernaculaire, le roman et la littérature de voyage se développèrent.
C'est aussi à cette période que les premiers explorateurs européens arrivèrent en Chine. Parmi eux Marco Polo, qui restera de 1275 à 1291 en Chine et dont l'ouvrage, le Livre des merveilles du monde, est à l'origine de la fascination que la Chine exerce sur les Européens. C'est sous les Yuan que pourront voyager la poudre explosive, l'imprimerie, les techniques d'ingénierie et les pratiques médicales.
Les mélanges de population aux confins occidentaux de l'empire s'accompagnèrent d'une expansion de l'Islam. Des communautés musulmanes et ouïgoures commencent à se constituer au Xinjiang, au Gansu et au Yunnan.
Au milieu du XIVème siècle, malgré des efforts de sinisation partielle de la part de certains empereurs, la dynastie mongole avait créé trop d'insatisfaction, et il ne lui fut pas épargné les calamités naturelles aggravant le mécontentement de la population. Des révoltes eurent lieu, encadrées comme c'est souvent le cas par des mouvements religieux. Le coup de grâce fut donné par Zhu Yuanzhang, fondateur des Ming, qui avait étudié les techniques militaires mongoles et pris la tête du mouvement des Turbans rouges, dont une des branches provenait de la Secte du Lotus Blanc. Sous la pression des rebelles, l'empereur Toghan Temur s'enfuit en Mongolie en 1368. Il continua de se considérer comme le souverain de la Chine (Yuan du Nord), tandis que Zhu Yuanzhang proclamait de son côté l'avènement des Ming. Les armées chinoises entreprirent l'attaque de la Mongolie en 1380 ; sa capitale, Karakorum, tomba en 1388. Toghan Temur et les deux empereurs qui se succédèrent jusqu'à cette date sont parfois appelés empereurs des Yuan postérieurs.
La tradition chinoise prétend que le signal de l'insurrection anti-mongole fut donné le soir de la Fête de la mi-automne par des messages dissimulés dans les gâteaux de lune, consommés par les seuls Hans.
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