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Les audiences officielles de la Cour



Le devoir de l’Empereur exigeait qu’il reçoive quotidiennement les membres les plus importants du gouvernement, afin de traiter les affaires politiques, de recevoir les hommages des fonctionnaires nommés en province ou revenant à la capitale, ou venus présenter une requête.

Des audiences étaient également prévues pour les affaires militaires, la présentation des livres "officiels" ou l'octroi de titres nobiliaires. Le cérémonial très austère de ces entrevues, qui se déroulaient à l'aube, était pénible à l'empereur. Incarnation de l'ordre céleste, il trônait plusieurs heures durant, immobile. Du costume impérial, variant selon l'occasion, à la musique, tout était strictement codifié.

Le protocole était plus pénible encore pour les fonctionnaires qui devaient se tenir debout dans la cour, devant la salle d'audience, été comme hiver, qu'il vente ou qu'il neige. Des censeurs notaient le nom de ceux qui étaient absents.

Il arrivait fréquemment que le fils du Ciel refuse de se plier à cette obligation, ce qui ne manquait pas de motiver les réprimandes des censeurs. La défection de l'empereur ne paralysait pas la vie politique, mais créait une coupure dangereuse entre lui et les fonctionnaires en poste dans l'Empire. Le souverain ne communiquait alors avec son pays que par l'intermédiaire des eunuques et de la famille impériale.

A la fin des Ming, les empereurs Jiajing et Wanli refusèrent très tôt de participer aux audiences, en protestation contre l'ingérence du gouvernement dans leur vie privée.