Pages

L'Empereur Xuantong (Puyi), le dernier empereur de Chine

Le dernier empereur de Chine, Xuantong (1906-1967), est aujourd'hui plus connu en occident sous le nom de Puyi, et pour ses mémoires qui ont été portées à l'écran sous le titre Le Dernier Empereur. Neveu de son prédécesseur, il monta sur le trône en 1908, à l'âge de trois ans, et son règne s'acheva le 14 février 1912, par l'édit d'abdication signé par le régent (son père) et l'impératrice douairière. L'accord négocié entre le général Yuan Shikai et le gouvernement républicain, qui venait de se proclamer dans le Sud, ménageait une voie honorable pour le jeune souverain qui gardait son titre, ses biens et la Cité interdite.

Entre 1912 et 1924, la Cour maintint un semblant d'existence autour de Puyi. Celui-ci poursuivit son éducation avec, entre autres tuteurs, l'écossais Reginald Johnston, dont les mémoires ont également été largement publiées. En 1924, la Cité fut nationalisée par le général chrétien Feng Yuxiang, qui venait de réussir un coup d'Etat à Pékin.

Puyi se réfugia à l'ambassade japonaise, sous la tutelle de laquelle il passa plusieurs années. Il se consacra à l'observation des fourmies. En 1932, ses mentors japonais transforment la Mandchourie en état indépendant. En 1934 Puyi accepte le trône du Mandchoukouo et prête serment au Mikado avant d'être proclamé empereur sous le nom de Kang Teh. Il joue ce rôle jusqu'en 1945.

Capturé par les communistes chinois à la fin de la guerre civile (1945-1949), il est enfermé au camp de Fushun. Après neuf ans de rééducation, c'est un homme nouveau, un bon citoyen communiste qui rédige son autocritique. Amnistié le 18 octobre 1959, Puyi est employé au jardin botanique de Pékin puis comme archiviste au bureau des affaires culturelles avant d'obtenir un siège au Congrès national du peuple chinois en 1962.

Puyi décède le 17 octobre 1967. Il entre au panthéon communiste en 1980. Son urne funéraire est déposée près de celles des héros révolutionnaires, ironie de l'histoire pour le dernier empereur de la Chine impériale.

Wanli, un empereur chinois de la dynastie Ming

L'Empereur Wanli (1564-1620), est un empereur chinois de la dynastie des Ming. Il monte sur le trône à la mort de son père : il n'a que neuf ans, mais sa précocité et sa prestance impressionnent déjà son entourage. la régence d'un parent de l'empereur étant exclue sous les Ming, c'est un haut fonctionnaire, Zhang Juzheng, qui assume le pouvoir et entreprend d'efficaces mesures de restauration économique. La mort de Zhang Juzheng en 1582 marque la fin d'une période de prospérité.

L’empereur wanli se montre alors de plus en plus irrésolu, sensuel, extravagant et despotique ; à son goût pour la luxure s'ajoute un mauvais entourage. Les eunuques reviennent au pouvoir. Les dépenses somptuaires de la famille impériale, le gaspillage (notamment pour la construction du futur tombeau de l'empereur), la corruption et les campagnes militaires ruineuses amènent peu à peu la faillite de l’État. Ainsi la victoire acquise sur les Japonais qui tentent d'envahir la Corée, alors territoire chinois, est chèrement payée.

A partir de 1618 ce sont les Mandchous qui menacent les provinces du Nord-Est. Les mesures prises alors pour renflouer les caisses de l’État, notamment l'augmentation des impôts sur la paysannerie et celle des taxes commerciales, ne font que détériorer le climat social. La fin du règne de Wanli est marquée par une grave crise politique opposant les eunuques aux lettrés indépendants de l'académie Donglin, principal centre d'opposition. Bien que son règne soit le plus long de la dynastie, il en marque le déclin.

Qianlong, un empereur de la dynastie Qing


Quatrième fils de Yongzheng, et petit fils de l'empereur Kangxi, Qianlong (1711-1799) se fait remarquer par son grand-père pour son adresse au tir à l'arc pendant les grandes chasses impériales. En 1735, à l'âge de vingt-quatre ans, il accède au trône à la mort de son père.Son règne est comparable en longueur et en éclat à celui de Kangxi, dont il complète l'oeuvre, notamment dans le domaine des conquêtes territoriales en Asie centrale et au Tibet, les rois et princes de l'Annam, de la Corée, du Siam, de Birmanie...reconnaissent la puissance de l'Empire et viennent lui porter tribut.

Comme ses prédécesseurs, Qianlong se veut lettré, confucéen, poète et calligraphe. Patron des arts et des lettres, désarmant ainsi les opposants à la domination mandchoue ; il fait notamment entreprendre une gigantesque compilation des oeuvres chinoises connues à l'époque, le Sikuquanshu. Dans le même temps, il donne satisfaction aux populations limitrophes intégrées à l'Empire, en patronnant le bouddhisme tibétain et la construction des monastères. Il est donc difficile de faire part entre ses croyances personnelles et ce qui relève de la diplomatie ; on sait néanmoins que Qianlong fut élevé dans une atmosphère de piété religieuse lamaïque, qu'il apprit le tibétain et fut initié aux rites tantriques par le plus grand lama de Pékin.Sous son règne, l'Empire est prospère, le commerce florissant mais régulé par l’État.

Le régime est plus autoritaire que le précédent, voire plus tyrannique et ne tolère aucune opposition. Ainsi la promotion de l'ordre néo-confucéen, qui exige une soumission et une fidélité totales des sujets à l'empereur, s'accompagne d'un endoctrinement visant à légitimer l'origine mandchoue de la dynastie ; les oeuvres jugées non orthodoxes ou critiques sont censurées ou détruites, et leurs auteurs poursuivis.La fin du règne de Qianlong est assombrie par la corruption, les insurrections paysannes, des guerres ruineuses car trop lointaines, et des campagnes de répression contre les minorités rebelles qui tournent aux massacres. De plus l'Empire étouffe sous la centralisation bureaucratique. En 1796, à quatre-vingt-cinq ans, Qianlong abdique en faveur de son fils, Jiaqing, pour ne pas commettre l'incongruité de régner plus longtemps que son illustre grand-père.